Dimanche de la santé : Vivants...et fragiles

6 février 2015

De plus en plus, la fête de Notre-Dame de Lourdes le 11 février est l’occasion pour les diocèses de France de consacrer un dimanche à la santé. Parler de la santé nous fait inévitablement penser aux malades, aux handicapés, mais également à tout le personnel soignant, dans de très nombreuses professions, nous pensons également à ceux qui visitent les personnes et les aident de multiples manières et, bien sûr, aux familles de ces derniers. Le thème choisi cette année est «  vivants et fragiles  ».

Nous nous émerveillons facilement devant le tout petit bébé qui dort dans son berceau, qui fait ses premiers sourires à ses parents, qui fait des bulles en essayant d’émettre ses premiers sons. Alors, pourquoi ne pas nous émerveiller aussi devant un grand vieillard qui dort dans son lit ou sur son fauteuil, qui ne peut plus parler et répond par un profond sourire à ses enfants qui viennent le visiter  ? Pourquoi la fragilité serait-elle belle uniquement au début et non pas à la fin de la vie  ?
Toute vie n’est-elle pas fragile  ? La fragilité n’est-elle pas la condition de possibilité de la vie  ?

Les biologistes disent que les échanges se font par des périphéries poreuses. Il faut une certaine imperfection pour que la vie puisse se transmettre. Si nous n’avions besoin de rien, si nous ne recevions pas une part de notre vie de notre entourage – que ce soit la nourriture, ou la vie affective -, pourrions-nous survivre  ? Non. Nous avons besoin d’amis pour vivre tout autant que de nourriture.
Alors oui, la vie est fragile, comme une fleur qui est belle, belle parce que les fleurs sont justement fragiles, parce que leur durée de vie est limitée que nous n’avons pas le temps de nous y habituer. Et pourtant nous aimerions bien être comme des dieux, pour reprendre le mot de la Genèse. C’est tout l’objet de la grande tentation du début, au chapitre trois : «  Mais non, vous ne mourrez pas, mais Dieu sait que le jour vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux.  » Faut-il être comme un dieu pour vivre  ? Le psaume 102 nous dit au contraire : «  L’homme, ses jours sont comme l’herbe  ». Est-ce donc une punition, une condamnation  ? Est-ce une oppression de la part d’un je ne sais quel Dieu terrible  ? Est-ce
désespérant  ? Non, c’est plutôt rassurant : ainsi nous pouvons rentrer en contact les uns avec les autres, nous pouvons être complémentaires, nous pouvons prendre soin les uns des autres. C’est précisément ce que Jésus a fait : Il s’est incarné pour prendre soin de nous.

Père Christophe-Rémi,
Responsable diocésain de la pastorale de la santé